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l’Humanité et qui l’as sortie de la Barbarie, tu exerceras sur la matière tendre de la génération qui grandit, ta puissance incomparable qui cultive et élève ; par toi s’épanouira une jeunesse plus belle et meilleure pour sa joie et sa bénédiction, comme pour la joie et la bénédiction du monde !

Robert Seidel, le praticien de l’Arbeitschule.


Ô ce travail farouche, âpre, tenace, austère,

Sur les plaines, parmi les mers, au cœur des monts
Serrant ses nœuds partout et rivant ses chaînons
De l’un à l’autre bout des pays de la terre !
Ô ces gestes hardis, dans l’ombre ou la clarté,
Ces bras toujours ardents et ces mains jamais lasses,
Ces bras, ces mains unis à travers les espaces,
Pour imprimer quand même à l’univers dompté
La marque de l’étreinte et de la force humaine
Et récréer les monts et les mers et les plaines

Et recD’après une autre volonté.
Émile Verhaeren.



ÉVOLUTION DES IDÉES SOCIALES SUR LE TRAVAIL.


1. Antiquité. — a) Le travail manuel est considéré comme une déchéance (dans la genèse, le travail, conséquence de la faute), tenu pour servile et indigne de l’homme supérieur (esclavage) ; Otium [loisir] des hommes libres. b) La considération est réservée à certaines espèces d’occupation qui souvent sont à peine un travail (guerre, conquête, etc.).

2. Hier et aujourd’hui. — Différence d’estime envers certains genres de travaux (préjugé contre le commerce) dédain des fortunes terriennes traditionnel pour les fortunes commerciales.

3. Demain. — La noblesse du travail, de tout travail. La considération du travail comme l’idéal humain, comme l’élément fécond et estimable entre tout de la vie sociale.

Avec des crises passagères de recul, il y eut donc