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velle qui s’impose. Le président Hoover a donné raison à cette manière de penser le jour où il a projeté la création d’un établissement de crédit industriel fondé par l’État lui-même. Car de ce jour les partisans de l’économie dirigée et de l’intervention de la collectivité ont pu demander avec raison « que deviennent les exécrations des banquiers à l’égard de l’État quand la classe ouvrière lui demande aide et protection. » Dès que la crise atteint le capital, les banquiers demandent leur salut à ce même État. Leur théorie anti-étatiste serait-elle donc plus intéressée que fondée en raison ?


L’ÉCONOMIE ET LA GUERRE.


Dans le passé, il y a eu de nombreuses guerres à cause économique. Citons pour mémoire les milieux sociaux où la guerre existe à l’état endémique, parce que le pillage forme un de leurs moyens d’existence. Ainsi les razzias des Arabes qui veulent compléter leurs ressources insuffisantes du désert, les incursions des populations habitant des steppes pauvres qui confinent à des régions cultivées, comme ce fut le cas des peuplades pour se protéger desquelles les Chinois ont construit leurs fameuses grandes murailles.

Sont aussi des guerres économiques celles qui ont pour but la possession du sol. Les colons agricoles qui ont besoin de terre pour s’installer entrent nécessairement en conflit avec les premiers occupants du sol. Ça a été le cas dans l’Amérique du Nord, en Australie et ailleurs. Mais les véritables guerres économiques sont les guerres dites commerciales. Lorsqu’un État veut mettre des barrières artificielles à la liberté du commerce, il crée une source de conflits. Citons, au moyen âge, les guerres entre Gênes et Venise pour accaparer le commerce avec l’Orient. Les guerres italiennes du XVe et du XVIe siècle. Citons encore l’exemple de l’Espagne et du Portugal à l’époque des grandes découvertes géographiques : ces deux pays voulurent réserver à leurs nationaux le monopole du commerce maritime avec l’Amérique et les Indes, et c’est à la suite d’une série