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teurs des produits étant en fait les travailleurs, l’écart entre la somme des salaires qui doivent acheter et le prix de vente va sans cesse en grandissant.

D. — La création partout de fonds de chômage conduit à ces deux principes : 1° le droit au travail pour tout homme ; 2° l’établissement d’un fond permanent incorporé au budget de l’Etat, destiné par travaux plutôt que par indemnités à compenser constamment le déséquilibre. La Chambre américaine a mis 4,880 millions dé dollars à la disposition de M. Roosevelt pour son programme de travaux.

E. — La crise dans ses effets est un déséquilibre entre production et consommation. Plutôt que de réduire la production, mieux vaudrait accroître la consommation. Plus l’homme utilise les choses et recourt aux services des hommes, plus il se fait homme, il s’humanise, à condition toutefois que dans les besoins soient maintenus la hiérarchie, la tendance à l’élévation de l’être, le primat nécessaire des éléments intellectuels, esthétiques et moraux. On peut, on doit découvrir à la fois de nouveaux besoins, de nouveaux produits, de nouvelles manières de produire et de distribuer.

De toute manière, il faudra trouver des occupations nouvelles car le chômage est irréductible. Une étude du problème a démontré que la moitié au moins des sans travail aux Etats-Unis ne retrouveront jamais de travail dans le système du profit.

F. — On ferait erreur en demandant simplement le retour au statu quo ante. Après la guerre la situation était tolérée à raison du désordre général et parce que tout était meilleur que l’état de guerre lui-même. Puis quand vinrent les booms, une atmosphère d’optimisme aidée par la spéculation générale reléguait à l’arrière plan les problèmes constitutifs. Pourtant ces problèmes existent, fondamentaux et maintenant chacun les voit, ou les pose, chacun les comprend. Croire qu’il suffirait de multiplier les crédits, de supprimer les entraves au commerce et d’abaisser les barrières douanières serait se bercer d’illusion. C’est une structure économique nou-