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gations actives ou passives sanctionnées et se résolvant finalement par les dommages argent dus en cas d’inexécution). Enfin le mécanisme de la monnaie et des titres représentatifs de la propriété et des crédits constitutifs de valeur (toute la finance), est concentrée dans la banque. Celle-ci commande donc la société toute entière et, aujourd’hui le réseau économico-juridique a pris partout les formes financières, presque tout le mouvement des hommes et le mouvement des choses est gouverné par la Banque et dépend d’elle. La banque dispose vraiment des « commandes » de la société. Arrivant à concentrer elle-même ses organes jusqu’en quelque banque internationale, celle-ci peut devenir l’instrument majeur du bien ou celui du mal. Or, qu’advient-il dans ce réseau tissé de solidarités et d’unités si étroites ? Au bas ou au degré intermédiaire, chez les individus et dans les choses, une telle inéquation souvent du rapport économico-juridique avec la réalité, qu’il y a arrêt par faillite et grève, lesquelles bien que locales se répercutent de plus en plus gravement sur l’ensemble. Et au sommet, là où se dispense le crédit des crédits, une action quasi-aveugle, mal informée, inconsciente de l’ensemble, mue par des fins uni-latérales et égoïstes. De ce double désordre, la crise. Le passé a connu de telles impasses. La Grèce, Rome, durent proclamer la remise des dettes transformées dans le pardon du Christianisme.

Débloquer à la base et rendre efficient une direction au sommet. La formule est celle-ci : par l’organisation du crédit (la production) organiser les droits (consommation) et réciproquement par l’organisation des droits, organiser le crédit.

Notre temps doit chercher la solution dans le plan mondial, délibéré, voulu, accepté en commun ; il doit, par le crédit dispensé en conformité du Plan qu’il y a lieu de formuler ; créer par coordination supérieure, la véritable Banque Mondiale, superorganisme de l’économie.

D’autre part, en ce moment le monde est placé devant ce formidable problème : d’une part trouver le moyen de faire supporter aux gouvernements eux-mêmes ces