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le système de l’économie qui se réalise spontanément sous l’empire d’une conception rationaliste du monde. Le capital, c’est la forme purement quantitative de la richesse. (Jean Denis.)


LA FINANCE.

La finance est le couronnement de tout édifice économique. Le nôtre a reposé jusqu’ici sur la base de la liberté des échanges, le profit personnel, le pas donné à la production sur la consommation. Chacun s’efforçait de reproduire ce qui pouvait lui rapporter le plus, et n’avait pas à s’inquiéter s’il accroissait ou non les utilités réelles ou s’il fabriquait des produits tout à fait superflus, ridicules, dangereux. D’immenses besoins normaux pouvaient demeurer non satisfaits. Comme Louis XIV autrefois avait pu dépenser 700 millions à Versailles sans se préoccuper du sort des paysans de France qui manquaient de pain mais devaient payer leurs tailles, les capitalistes avant la guerre, en toute indépendance, pouvaient par exemple créer des tissages de soie alors qu’il manquait de solides étoffes de laine et nul n’aurait pu s’opposer à ce qu’on préparât des fourrures pour chiens, tandis que des vieux grelottaient encore dans les greniers.

C’étaient les profits qui constituaient le gros de l’épargne, la source du capital. Celui-ci avait fini par s’en remettre aux banques du soin de lui procurer d’avantageux intérêts. Les sociétés anonymes, les trusts, avec les bourses pour coter leurs titres, étaient à même de les offrir. Les assurances et les réassurances venaient garantir certains risques et établir leur compensation, moyennant une part du profit. Pour rendre possibles les transactions de l’industrie qui acquiert les matières, paye les salaires, vend le produit, les transactions du commerce, qui achète pour revendre, les transactions en propriétés, terres et valeurs mobilières, on avait la monnaie. De pays à pays le commerce était libre, sauf les barrières douanières et la concurrence stimulée par l’État favorisait ses nationaux au moyen des tarifs de transport et des primes d’exportation. Les paiements