Page:Otlet - Monde - 1935.djvu/176

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tionale est une impossibilité, « car vivre c’est combattre, c’est non seulement résister, mais attaquer et chercher à se répandre, à triompher ; la vie est essentiellement expansion, conquête, impérialisme, annexion et si possible victoire. »

Les néo-socialistes (Marquet, Montagnon, Deat) veulent secouer l’idéologie de Blum tout en restant anticapitalistes.

c) Les individualistes. — Pour eux le libre jeu des lois économiques naturelles avec le minimum d’intervention de l’État réalise l’harmonie sociale. L’intérêt personnel, la concurrence sans entrave sont de puissants moteurs grâce auxquels la technique se perfectionne sans cesse et le bien-être général augmente (Colson, Deschamp). De Molinari s’oppose à tout interventionnisme même dans le monnayage et l’enseignement, mais il s’élève contre la guerre. Pour son disciple Yves Guyot « l’intérêt individuel est le principal agent de la civilisation industrielle ». Les individus travaillent en épargnant, les gouvernements gaspillent et s’endettent. Leroy Beaulieu tempérait un tel libéralisme. Charles Renouvier voulait une synthèse de l’individualisme et de l’esprit social. Le Play défend l’individualisme tempéré par la règle morale, la tradition et les principes de décalogie.

d) Les néo-capitalistes. — Ils demandent la discipline de la profession organisée et les hauts salaires, mais non la participation du personnel à la gestion de l’entreprise.

e) Les catholiques sociaux. — Ils croient que seule une réforme morale pourrait guérir le monde de la crise économique qu’il traverse. Certains ne voient de salut que dans un renouveau spirituel des individus. Les démocrates-chrétiens en Belgique ont un programme faisant place aux revendications des classes moyennes ; ils tendent vers la corporation organisée. Des jeunes catholiques se font les protagonistes de l’Encyclique « Quadragesimo Anno » qui renouvelle et accentue « Rerum Novarum ».