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leur en faut et vont les vendre à des peuples agricoles et leur achètent en échange des aliments. Les peuples industriels sont en même temps commerçants. Ex. : Les Phéniciens achetaient aux Gaulois de la côte méditerranéenne.

Au XIXe siècle grand développement de ces deux modes de travail.

Au point de vue de l’extension des aires économiques on distingue :

1. Stade de l’économie domestique fermée. — La production personnelle existe seule. L’économie ne connaît pas l’échange. Les biens sont consommés là où ils sont produits. Toute la circulation s’effectue dans le centre fermé de la maison (de la famille, de la tribu). Les membres de la maison n’ont pas seulement récolté les fruits du sol, ils doivent aussi fabriquer eux-mêmes tous les objets, tous les outils dont ils ont besoin ; ils doivent enfin transformer les matières premières pour les rendre propres à l’utilisation.

2. Stade de l’économie urbaine. — Production pour des clients, ou période de l’échange direct. Les biens passent immédiatement du producteur au consommateur. Transformation qui dure des siècles. Cette économie a trouvé son type caractéristique au moyen âge dans les villes des peuples germaniques et romains. Déjà dans l’antiquité il y a des traces de cette évolution. Plus tard, d’une façon différente, on la constate dans les pays slaves les plus avancés en civilisation. Le droit urbain au moyen âge concerne environ 3,555 localités. Toutes les villes se trouvent éloignées de 4 à 8 lieues ; tout paysan peut s’y rendre et rentrer en un jour.

3. Stade de l’économie nationale. — Production de marchandises ; période de circulation des biens. Les biens passent généralement par une série d’économies avant d’entrer dans la consommation. L’économie nationale procède à la centralisation politique. Elle continue l’œuvre inaugurée au moyen âge par l’établissement des principautés territoriales.

Les réformes réalisées à l’intérieur des nations ont