Page:Otlet - Monde - 1935.djvu/162

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 136 —

Des Assyriens chrétiens avaient quitté la Turquie pour se réfugier en Irak. Quand celui-ci devint indépendant d’horribles massacres se produisirent. La S.D.N. appelée au secours cherche à transférer ces Assyriens en masse en Guyane britannique. Il faut pour transporter dix mille personnes 120,000 £ et 168,000 $ pour acheter les terres.

Accroissement de la population. — L’économiste Malthus a prétendu que, tandis que la subsistance croissait en progression arithmétique, la population croissait en progression géométrique, c’est-à-dire beaucoup plus vite. De là une rupture d’équilibre à redouter. Cette loi s’est trouvée infirmée par les faits au XIXe siècle et terriblement aujourd’hui par la crise d’abondance.

L’ajustement local des mouvements démographique aux ressources du globe est cependant un problème.

Il y a donc lieu d’établir au dehors une partie du surplus de main-d’œuvre qui encombre l’économie européenne et risque de constituer pour l’Europe un danger social.

En s’accroissant une population augmente le nombre des producteurs, des consommateurs ; le nombre des défenseurs du pays, le nombre des électeurs ayant droit au chapitre, le nombre des esprits capables d’inventer, de créer, d’exprimer.

La population a des rapports avec le territoire, avec l’armée, la défense, la politique, avec la prospérité économique, le travail, avec la culture. La population de la Chine, des Indes, du Japon, de l’Italie et de l’Allemagne s’accroît continuellement et pour elle l’expansion est une question de vie.

75 millions d’Allemands sont compris sur un territoire qui ne peut suffire pour 40 millions ; 40 millions d’Italiens sur une péninsule qui ne peut rationnellement en contenir que 25 ; 80 millions de Japonais sur des îles dont superficie totale est inférieure à la moitié de la France.

Redoutables problèmes politiques en perspective, modification continue des équilibres, situation totalement modifiée après quelques décades, a fortiori après quelques siècles.