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XIII

d’être une forme et de pouvoir être un fond. Une forme, tant qu’il s’agit de poser les problèmes, et de poser les hypothèses. Un fond, quand les diverses catégories d’esprits ont exprimé ce qu’ils tiennent pour vrai, quand une majorité ou une minorité d’esprits est parvenue à se mettre d’accord à ce sujet.

Traiter du Monde (de Mundo), c’est exposer dans ses généralités essentielles l’état d’avancement de nos connaissances à l’égard des éléments principaux ; c’est dire les sentiments qu’ils font naître en nous ; c’est proposer l’action organisatrice qui en découle.

Par suite, traiter du monde c’est exposer une conception du monde (en tout temps et partout œuvre des philosophes), c’est faire concourir les arts à une expression harmonique de l’univers (de tout temps et partout œuvre des artistes) ; c’est faire se rejoindre, se coordonner les activités en un plan mondial (œuvre des réalisateurs). Semblable exposé tripartite, le livre est appelé à le présenter ; mais il n’est qu’un des modes d’expression et un mode dépassé par l’ampleur du sujet. En fait, traiter du monde exigerait un instrument de mondialisation sous le triple aspect : Nota synthetica, Emota sympathica, Acta synergica. Cet instrument a été conçu devoir être le Mundaneum.