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nisé les pensions de retraite, les hospices, les maisons de vieillards. À défaut de prytanés, nos sénats et nos ministères, nos conseils d’administration, sont des institutions largement ouvertes aux anciens.

Voronoff a succédé à Médée, à Barbe-Bleue, à Cagliostro, à tous ceux qui ont voulu par quelque eau de Jouvence rajeunir le corps humain décrépi. Toutes les tentatives scientifiques de rajeunissement, de Brown Séquart à Voronoff, semblent cependant condamnées. « Que l’on considère la cellule isolée, synthèse colloïdale, ou l’organisme entier, chef-d’œuvre de coordination cellulaire, la vieillesse qui les atteint n’est que le stade naturel d’une progression que l’on ne peut refouler : tous les phénomènes biologiques sont irréversibles et le vieillard ne peut espérer rajeunir. (Mauriac.)


L’âge des Peuples. — Une question d’importance se pose : l’âge des peuples, des ensembles d’hommes n’est pas la même pour tous. Ainsi l’âge des Latins, des Anglo-Saxons, des Américains, des Russes. À plus forte raison, la différence d’âge entre les peuples dit civilisés et les peuples primitifs.

Levy-Bruhl ( La mentalité primitive : les fonctions mentales chez les peuples primitifs) s’exprime ainsi à cet égard :

« La mentalité primitive souvent indifférente à la contradiction est néanmoins capable de l’éviter dès que les besoins de l’action l’exigent. De même les primitifs qui ne prennent aucun intérêt apparent aux liaisons causales les plus évidentes, savent fort bien les utiliser pour se procurer ce qui est indispensable, par exemple de la nourriture, ou tel ou tel engin. »


DÉGÉNÉRESCENCE DE L’HOMME.


Notion. — La dégénérescence (ou dégénération) est propre à l’homme comme à tous les êtres vivants, plantes et animaux. C’est le passage d’un état donné dit naturel à un état inférieur. Chez les animaux, le climat, la nature, la domesticité produisent le changement, l’al-