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fance, car l’homme devient toujours ce qu’il promettait d’être à treize ans.

La jeunesse, non sans raison, désire s’attacher à des œuvres nouvelles et ne point continuer les œuvres anciennes.


La Vieillesse. — La biologie nous enseigne que les animaux mammifères vivent de dix à vingt fois le temps qu’ils mettent à devenir adultes. L’homme devrait donc vivre plus de deux cents ans après quelques générations de physiologie rationnelle.

Pour Montaigne on était vieux à 50 ans, Daubenton fixait la vieillesse à 63 ans, Florian à 70 ans, les biologistes modernes à 60 ans. Ils font eux la distinction entre la vieillesse, fait du temps de la sénilité, fait de l’altération des tissus.

Dans sa « Bibliographie du calcul des variations », depuis les origines jusqu’à 1950, parue en 1916, Maurice Lecat a donné de curieux relevés statistiques. Il a cité 185 auteurs, en excluant les anonymes et les simples traductions ou commentaires. La moitié ont dépassé l’âge de 67 ans (c’est le cas des prêtres), le quart l’âge de 78 ans. Des 480 travaux numérotés, il y en a 183 en français, 165 en latin, 70 en allemand, 32 en anglais, 14 en italien, 8 en suédois, 4 en russe, 2 en portugais, 1 en néerlandais et 1 en grec.

Cette statistique dans l’espace est complétée par la suivante dans le temps.

Avant 1696, 75 ; pendant 1696-1699, 70 ; 1700-1729, 15 ; 1730-1749, 35 ; 1750-1799, 95 ; 1800-1824, 65 ; 1825-1850, 130.

Fait digne de remarque : l’absence d’écrits pendant les périodes 1701-1713, 1720-1727.

Quand parurent leurs grands travaux, voici l’âge de quelques grands savants ; Sadi Carnot, 28 ans ; Mayer, 25 ans ; Joule, 26 ans ; Helmholz, 25 ans.

Des études du Dr. A. d. Barker-Savage (New-York) qui ont porté sur 41 grands hommes de l’antiquité grecs et romains et sur 41 leaders américains de la Finance, il résulterait que l’âge moyen de la mort était de