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ments et raisonnements, la manière dont l’enfant apprend à parler, dont il joue, dont avec d’autres il constitue sa petite société, dont il est susceptible de recevoir instruction, éducation, formation.

« Chaque âge de la vie, dit Goethe, a sa philosophie. L’enfant est réaliste : il est aussi persuadé de l’existence des pommes et des poires que de la sienne propre. L’adolescent est idéaliste. L’homme fait est sceptique et rationaliste. Mais le vieillard professera toujours le mysticisme. »

L’observation scientifique est intervenue là où il n’y avait eu longtemps que les données traditionnelles des mères. L’instituteur et le médecin ont introduit les notions que le physiologiste et le psychologue ont définies.

L’évolution morphologique chez l’enfant n’est pas continue, elle se fait par à-coups, par poussée croissante. L’intelligence suit un même processus. Les crises de l’intelligence sont les analogues des crises de l’organisme.

Le système nerveux des enfants de 6 à 8 ans manque de régularité, d’équilibre, de fixité. Il faut un entraînement spécial, sans interpénétration de matières importantes.

Dans l’enseignement musical, par exemple, les petits enfants ne peuvent être traités quant à la mesure et aux temps comme les adultes.

L’enfant est un être singulièrement impressionnable. L’étude de sa sensibilité commence seulement à être conduite systématiquement. On a constaté le trouble qu’y ont jeté le spectacle et les épreuves de la guerre.

La Jeunesse. — C’est l’âge des jeunes gens, époque de la vie intermédiaire entre l’enfance et l’âge mur. Jusqu’où va-t-elle ? Cela dépend des temps, cela dépend de l’appréciation au point de vue physique et intellectuel.

Physiquement la jeunesse va jusqu’au moment où la croissance et le développement sont possibles. Pour Hippocrate et pour Aristote déjà qui fixaient à 70 ans la durée moyenne de la vie, l’âge de 35 ans était l’ex-