Page:Otlet - Monde - 1935.djvu/110

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LES RACES ET LES VARIETES HUMAINES.
UNITÉ ET PLURALITÉ.

Unité de l’espèce humaine. Monogénisme et Polygénisme. — Les premiers hommes tinrent pour la distinction des races. La Bible affirma l’unité de l’espèce humaine, dont le christianisme fit des frères d’un même père.

Les savants polygénistes estiment qu’il y a pour l’espèce humaine plusieurs centres de création. Les savants monogénistes tiennent pour un centre unique (Linné, Buffon, Cuvier, Etienne Geoffroy Saint-Hilaire, Lamarck, Humbold, Blainville). Les groupes humains, dit de Quatrefage, ne sont pas des espèces différentes ; ils ne sont que des races d’une seule et même espèce. Il va même jusqu’à désigner une région de l’Aisne, située à l’ouest du plateau central, comme le berceau commun de toutes les races humaines.

Plus tard surgirent, avec Gobineau et Vacher de Lapouge, la théorie de la race. L’Allemagne hitlérienne en fit une des bases de son programme. Le Congrès Universel des Races (Londres 1911) a proclamé qu’il n’existe que des variétés humaines et qu’entre ces variétés principales, il n’y a pas d’abîmes infranchissables. Il a invité à combattre les préjugés de race parce qu’ils causent à l’Humanité des maux incalculables et sont fondés sur des généralisations indignes de la science.

M. Bernelot Moens conclut ainsi de ses études, voyages et séjours :

Il est non seulement très difficile, mais maintes fois impossible de reconnaître les races représentées dans un même individu, car les particularités d’autres races peuvent ne pas se manifester en lui, bien qu’elles réapparaissent, par atavisme, dans ses descendants.

Les différences de races entre les hommes n’entraînent pas de différences de valeur humaine.

À la vérité, il y a des différences et des ressemblances entre groupes humains et l’anthropologie et l’ethnographie sont les sciences qui les étudient. D’autre part, pro-