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que), Aristote (le syllogisme), Descartes (la méthode), Kant (le phénomène et le noumène), Bergson (l’intuition, l’élan vital, la pensée créatrice).

L’histoire de la psychologie au XIXe siècle se présente ainsi :

A. — Elle est dominée par deux mouvements qui tantôt s’allient et tantôt s’opposent.

1° Effort de la psychologie pour se séparer de la philosophie et se constituer à l’état de science naturelle, avec tendance à subordonner la psychologie à la physiologie (Lotze, Maudsley, Wundt) et souvent à placer à la base une conception moniste ou matérialiste du monde, c’est-à-dire une autre philosophie.

2° Effort pour donner à la psychologie un domaine, une méthode, des principes qui non seulement la fassent sortir du groupe non différencié des sciences philosophiques mais qui ne se confondent avec ceux d’aucune autre science. La psychologie placée vis-à-vis de la biologie comme celle-ci par rapport à la physique. (J. S. Mill, Ribot, Taine.)

B. — Deux grandes influences ont agi en sens inverse du mouvement de la psychologie indépendante.

1° Influence des doctrines qui relèvent l’importance du sentiment immédiat et de l’intuition. (Bergson, William James.)

2° Influence de la sociologie. Les fonctions psychiques les plus élevées dépendent de la vie sociale, réalité sui generis. (A. Comte, Durckheim.)

C. — Protestation contre cette conception. (Dauviac, Lachelier, Ward, Binet.)

Les psychologues. — Pierre Janet essaye d’établir que la vie psychique présente une propriété essentielle, analogue à ce qu’est en physique le potentiel électrique (ou la hauteur de chute), propriété qu’il a nommée « tension » et dont les degrés définiraient : a) le niveau mental des individus ; b) le passage de la santé de l’esprit à la folie ; c) la hiérarchie des conduites humaines ; d) les phases de l’évolution psychique.