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en ont été dressées par Peignot, Comte, John Lubbock, Jules Lemaître.

3° La bibliothèque possédera les ouvrages sur les questions du jour (Actualités), livres venant de paraître ou publications anciennes.

4° L’homme a besoin de lire beaucoup de livres ; la vie est courte ; le temps et l’énergie sont limités ; la règle, dès lors, doit être d’écarter les livres les moins bons. Dans une bibliothèque publique, on ne vise nullement à faire des accumulations de livres, mais à rendre au contraire entièrement productive une collection. Le meilleur livre doit chasser le moins bon. En principe on aura moins de livres, mais de meilleurs livres. La sélection, le choix, ont une importance capitale.
xxxxÉcarter les ouvrages insignifiants et les ouvrages immoraux. Acheter le meilleur livre en toute matière, quel qu’en soit le prix et le lieu d’origine.

5° Écarter les ouvrages de science déjà anciens et qui ne font pas époque. Rajeunir constamment le fond des bibliothèques publiques. Offrir à un ouvrier un traité d’électricité qui remonte, disons à quinze ans, c’est le tromper. Les vieux livres doivent être amortis comme on amortit tout outillage.

6° Préférer les ouvrages illustrés pour les livres scientifiques mais, pour les œuvres littéraires, il vaut mieux ne pas les avoir illustrées, si les illustrations ne sont pas bonnes.

7° Acquérir des ouvrages pour des lecteurs de divers degrés de formation intellectuelle et de divers types mentaux. (Voir n° 125 Psychologie bibliographique.)

8° Acquérir non seulement les meilleurs ouvrages mais les meilleures éditions, et profiter des meilleures occasions.

9° On peut éliminer d’une bibliothèque des ouvrages qui ne rentrent pas dans son cadre. Afin d’établir un fond plus cohérent, il y a utilité à les transférer dans des bibliothèques scientifiques. (Voir n° 217, alinéa 3.)