Page:Otlet & Wouters - Manuel de la bibliothèque publique, 1930.djvu/154

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


xxxxx2°) Au deuxième degré c’est l’ensemble des Bibliothèques d’un même pays, générales ou spéciales, élémentaires ou développées, que l’on considère comme les organes d’un service général dont les méthodes de travail sont unifiées et dont les ramifications sont étendues à tout le territoire national. On établit un vaste service public chargé de pourvoir à l’alimentation intellectuelle de la masse, au plus vite et au mieux. Ce service met à la disposition des plus aptes à s’en servir des collections qui en définitive sont destinées à la collectivité tout entière et qui lui appartiennent, quelque nom que portent les institutions qui la représentent (système national des Bibliothèques et de la lecture publique). Dans une telle organisation, les institutions centrales nationales de chaque pays deviennent comme le cœur et le cerveau même de l’organisme dans lequel s’accumulent, circulent, s’échangent et s’utilisent les livres. C’est là que se centralisent les opérations, a) du collectionnement des ouvrages à l’intervention de la Bibliothèque nationale, b) du catalogue collectif, à l’intervention des Services de Bibliographie et de Catalogue, c) des expéditions, à l’intervention du Service des échanges.
xxxxx3° Au degré plus élevé encore, les frontières administratives des États tombent devant le fait de l’universalité de l’Idée et du Savoir. Les échanges intellectuels se font internationaux et le besoin s’affirme de Bibliothèques centrales qui réuniraient l’intégralité des écrits sur une même science. La Bibliothèque mondiale, somme de telles bibliothèques spéciales, apparaît ainsi comme l’Archivium général de l’Humanité. Le Répertoire Bibliographique Universel tend à en devenir le Catalogue réel, après n’avoir été longtemps que le Catalogue d’une Bibliothèque universelle purement idéale. Enfin on envisage le Prêt international des ouvrages et le Système international des échanges. Le mouvement en faveur de l’internationalisation des sciences et des grands travaux, la création des institutions internationales qui, en se multipliant, multiplient aussi les bibliothèques annexes, les facilités données par la reproduction typographique et photomécanique des ouvrages, la transmission de la pensée à distance par la poste et