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l’état de décomposition de la vapeur sans qu’elle abandonnât l’état gazeux.

Pébal résolut le problème : il mit à profit ce fait que les différents gaz ne se diffusent pas avec la même vitesse. Si la vapeur du sel ammoniac est formé d’ammoniaque et d’acide chlorhydrique, l’ammoniaque qui est plus léger doit, d’après une loi expérimentale, traverser plus vite une paroi poreuse que l’acide chlorhydrique plus lourd, et la composition de la vapeur doit changer, tandis que, dans l’autre cas, elle resterait constante. Pébal montra que, quand il y a diffusion de la vapeur à travers une paroi d’amiante, le résidu devient acide, et que la partie qui a traversé la paroi présente une réaction alcaline, résultat conforme aux prévisions théoriques.

On objecta que la paroi d’amiante pouvait agir sur la vapeur de sel ammoniac et la décomposer. Pébal répéta l’expérience en employant une paroi de sel ammoniac contre laquelle on ne pouvait plus élever la même objection, et le résultat fut identique. On montra encore que la diffusion libre sans aucune paroi produit exactement le même effet.

Mais les contradicteurs ne cédèrent pas si facilement. Ils prétendirent que la diffusion même peut provoquer la décomposition. On leur répliqua avec raison que la séparation par diffusion est due à ce que les deux gaz présents possèdent des