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Par exemple, l’oxygène étant seize fois plus dense que l’hydrogène, on devait conclure qu’un atome d’oxygène pèse seize fois plus qu’un atome d’hydrogène. Alors, un atome d’eau était formé de deux atomes d’hydrogène et d’un atome d’oxygène.

Tout cela allait très bien, mais les difficultés commencèrent pour la vapeur d’eau : un atome d’oxygène et deux atomes d’hydrogène ne peuvent donner plus d’un atome d’eau ; la vapeur d’eau devait alors occuper le même espace que l’oxygène qui entre dans sa composition. Mais elle occupe, en réalité, le volume de l’hydrogène, c’est-à-dire un volume double.

En admettant qu’un atome d’eau se compose d’un atome d’hydrogène et d’un demi-atome d’oxygène, on eût écarté cette difficulté, mais personne n’osait le faire, car on admettait que l’indivisibilité était un attribut de l’atome. Et Berzélius abandonna bientôt la théorie des volumes, parce qu’il n’y a pas à lutter contre les faits.

Très peu de temps après qu’on eut rencontré cette difficulté, les moyens de l’éviter, tout en conservant l’indivisibilité de l’atome, furent indiqués par deux physiciens, Amadeo Avogadro (1776-1850) et André-Marie Ampère (1755-1836), qui, indépendamment l’un de l’autre, développèrent les mêmes idées. Conservons notre exemple deux volumes de vapeur d’eau contiennent