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lité : si, à une certaine pression, deux volumes de gaz sont dans le rapport de 1 à 2, à toute autre pression, ils seront dans le même rapport. Gay-Lussac avait montré, quelques années plus tôt, dans son travail de débutant, qu’il existe une loi tout à fait analogue pour la température : toute variation de température modifie la pression ou le volume dans le même rapport pour tous les gaz. Conformément à ces lois, le rapport simple des volumes de gaz, qui se combinent pour donner de l’eau, est tout à fait indépendant de la température et de la pression ; il demeure le même dans toutes les conditions, ce qui rend très vraisemblable l’existence d’une loi générale.

Quelques années plus tard, Gay-Lussac prouva expérimentalement que, dans tous les cas alors connus ou pratiquement réalisables, les volumes de deux ou plusieurs gaz, qui se combinent ou prennent part à des réactions chimiques, sont dans des rapports simples. Il n’hésita pas à ériger ce fait en une loi générale, connue depuis lors sous le nom de loi de Gay-Lussac (c’est plutôt une des lois de Gay-Lussac, car il en a découvert plusieurs autres). Elle a joué un rôle fondamental en chimie.

Il faut se représenter que, dans les toutes premières années du xixe siècle, les découvertes de Richter étaient passées inaperçues, tandis que l’hypothèse atomique de Dalton et ses conséquences