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déduire de la diminution de volume observée la quantité d’oxygène. Cette diminution de volume se compose du volume de l’oxygène, et de celui de l’hydrogène qui se sont unis pour donner de l’eau. Si on connaît le rapport dans lequel se combinent ces deux gaz, on peut facilement calculer la part qui revient à l’oxygène, et, par suite, la proportion d’oxygène dans l’air. L’application du procédé exigeait la connaissance exacte de ce rapport, que Gay-Lussac détermina avec le plus grand soin. Il rechercha, en particulier, si sa valeur dépendait d’un excès d’oxygène ou d’hydrogène.

Avec toute la précision que comportaient les mesures, le résultat fut qu’un volume d’oxygène se combine exactement à deux volumes d’hydrogène, quelles que soient les conditions de l’expérience, pourvu que les deux gaz soient mesurés dans les mêmes conditions.

La question principale était résolue. Mais l’esprit de Gay-Lussac s’attacha à la simplicité de ce nombre 2. Était-ce un hasard ? était-ce l’expression d’une loi générale ?

Il ne pouvait y avoir de loi générale que si ce rapport simple se retrouvait pour des conditions de température et de pression différentes de celles dans lesquelles les volumes des gaz avaient été mesurés. Relativement à la pression, on savait depuis Boyle que tous les gaz, quelle que soit leur constitution chimique, ont la même compressibi-