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bases, et que les éléments rangés par ordre de grandeur doivent se placer comme les termes d’une série mathématique. Il avait même déjà interprété les places vides qu’il trouvait dans ces séries présumées régulières, en les attribuant à des substances qui n’étaient pas encore découvertes, et calculé à l’avance les poids équivalents d’acides et de bases inconnus. Ces considérations ne plaisaient pas à ses contemporains. Là-dessus le malheur voulut que le chimiste Trommsdorff annonçât la découverte d’une nouvelle substance basique qui, à cause de son absence de goût, fut appelée terre aguste. Des analyses de Trommsdorff, Richter déduisit que cette nouvelle substance se plaçait précisément dans une des lacunes existantes de sa série et considéra cette découverte comme une chance toute particulière. Malheureusement, on reconnut bientôt que cette substance n’était que du phosphate de calcium, et cela desservit beaucoup les vues de Richter.

Plus tard, les équivalents ou les poids atomiques étant déterminés en grand nombre, on revint à la question des rapports de leurs valeurs numériques. Döbereiner montrait déjà, vers 1825, que les éléments offrant quelque parenté existent souvent par triades, et que le poids atomique de l’élément moyen d’une triade est à peu près la moyenne arithmétique de ceux des éléments extrêmes. Par la suite, d’autres savants élargirent ces vues ; en