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l’expression générale des relations en question. Le fait fondamental de Richter, la persistance de la neutralité, ne se rapporte naturellement qu’aux sels, et, par suite, il en est de même de sa conclusion. Le fait fondamental, qui sert de point de départ aux nouvelles considérations, savoir que les substances composées, elles aussi, se comportent comme un tout dans les réactions chimiques, a trait à des phénomènes chimiques de tous genres, et les conclusions qu’on en tire sont générales.

Dans cette sorte de raisonnement, on constate d’abord qu’un certain résultat ne dépend pas du chemin suivi ou, plus généralement, est indépendant de certaines conditions, puis on choisit arbitrairement ces conditions : cette façon de raisonner est de la plus haute importance dans les sciences. Par exemple, si on établit que la somme convenablement formée des énergies d’un système isolé ne peut être modifiée par des phénomènes d’aucune sorte, et si on égale les valeurs de cette somme pour deux états définis du système, on obtient entre les constantes qui caractérisent ces états une équation capitale pour l’application de la loi de la conservation de l’énergie. Pour l’énergie libre et pour quelques autres fonctions, on trouve de même des grandeurs qui se comportent de façon analogue, et, si on les envisage pour des chemins différents, mais équivalents, on est conduit aux conséquences multiples du second principe, de la