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antérieure, mais seulement de ses éléments[1].

Donc, si on combine d’abord A à B pour former A B, puis A B à C, la combinaison A B se comporte vis-à-vis de C comme un tout pour former A B C, et le rapport entre A et B est le même dans A B C que dans A B. De même le rapport entre A et C est le même dans A C que dans A C B ou dans A B C, les deux substances A C B et A B C étant identiques. Si donc on détermine pour la combinaison ternaire les masses de B et de C que l’on en peut tirer en même temps que l’unité de masse de A, ces nombres n’expriment pas seulement les rapports des éléments dans la combinaison ternaire, mais aussi les rapports des éléments dans les trois combinaisons binaires possibles A B, A C et B C. Car chacune de ces combinaisons binaires se combine comme un tout avec le troisième élément pour former la combinaison ternaire A B C, et aucune d’elles ne peut contenir les éléments dans un rapport différent de celui où il se trouve dans la combinaison ternaire.

Comme on le voit, ces considérations ont une grande analogie avec celles qui ont conduit Richter à la loi des poids équivalents entre acides et bases. Les unes et les autres, partant d’un fait qualitativement établi, nous font connaître l’existence de lois quantitatives, sans pourtant nous livrer, par les

  1. Les faits d’allotropie et d’isomérie semblent contredire cette supposition : nous l’expliquerons plus tard.