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rale de ce fait, mais ne l’avait interprété que dans le sens de l’hypothèse atomique. Voici en quoi il consiste : si des substances composées entrent dans des combinaisons d’ordre plus élevé, elles se comportent comme un tout, absolument comme les éléments.

Pour rendre la chose intuitive par un exemple, considérons un des premiers cas étudiés par Berzélius. Il prenait du sulfite de plomb et l’oxydait avec de l’acide azotique pour former du sulfate de plomb. Dans le liquide au fond duquel se trouvait le dépôt insoluble de sulfate, il cherchait un excès éventuel de plomb ou de soufre sous forme d’azotate de plomb ou d’acide sulfurique. Il ne trouva pas d’excès de ce genre et il en conclut que le rapport du plomb au soufre est le même dans le sulfate que dans le sulfite ; seule la proportion d’oxygène varie.

Berzélius observa ce fait général dans une série d’autres cas, qu’il choisit de façon à pouvoir appliquer les réactions les plus sensibles connues de son temps. Il obtint toujours le même résultat : pour former plusieurs combinaisons plus ou moins complexes, les mêmes éléments s’unissent toujours exactement dans le même rapport. C’est ce qu’on peut appeler la loi des réactions intégrales.

Environ un demi-siècle plus tard, Stas reprit expérimentalement la même question. Il en avait également senti l’importance pour la loi des poids équivalents, sans pourtant en tirer la conséquence