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raisons générales de l’exactitude de son hypothèse pour juger cette vérification nécessaire ou même bien importante, il ne la fit que dans un seul cas : quand deux éléments, par exemple, le carbone et l’hydrogène, peuvent se combiner en diverses proportions, les masses de l’un rapportées à une même masse de l’autre sont dans un rapport simple tel que 1 : 2, 1 : 3etc., car toujours un nombre entier d’atomes de l’un de ces éléments doit s’unir à un nombre entier d’atomes de l’autre, et les poids relatifs doivent être dans le rapport des nombres entiers correspondants. On connaissait alors deux combinaisons de carbone et d’hydrogène, le gaz des marais et le gaz oléfiant. Dalton analysa les deux gaz, et trouva que, pour la même masse d’hydrogène, le second renferme deux fois plus de carbone que le premier.

Cette loi des proportions multiples, comme on l’a appelée depuis, ne reposait pas alors exclusivement sur les recherches de Dalton, guidées par l’hypothèse atomique. Dans quelques cas particuliers, son existence avait été prouvée par voie purement expérimentale, et c’étaient encore les sels, fait caractéristique, qui fournissaient ces exemples.

Déjà à propos de la loi de Richter, relative aux sels neutres, on pouvait se demander ce qu’il advient des sels acides et basiques. Pour ces sels, William-Hyde Wollaston (1766-1828) trouva une