Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/59

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pour neutraliser un poids unité d’un acide A, et si l’on fait les mêmes déterminations pour les poids unités d’autres acides A′, A″, etc., les poids des diverses bases qui figurent dans ces tableaux sont proportionnels entre eux, c’est-à-dire qu’on obtient respectivement les nombres du deuxième tableau en multipliant par un facteur constant ceux du premier ; il en est de même pour les nombres de tous les autres tableaux, mais le facteur correspondant varie pour chacun d’eux. Chacun de ces facteurs peut être connu par une seule détermination des rapports entre acides et bases.

Souvent, celui qui a fait une grande découverte l’explique presque complètement, mais ne parvient pas à donner à son œuvre tout l’éclat de sa simplicité et de son achèvement parfait. Ce service fut rendu à Richter par un physicien d’ailleurs obscur de Berlin, le professeur E.-G. Fischer. À l’occasion d’une traduction des célèbres recherches de Berthollet sur l’affinité chimique, Fischer mentionna dans une note la découverte de Richter, et ajouta qu’on peut facilement condenser en un seul ses nombreux tableaux, si l’on choisit les masses qui y figurent de telle sorte que les facteurs de réduction deviennent partout égaux à l’unité. C’est précisément ce que j’ai exposé plus haut : au lieu de rapporter les masses des bases à une unité arbitraire dans chaque tableau, savoir l’unité de poids d’un autre acide, on les rapporte à une même unité,