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dérations correspondantes procédant de l’hypothèse atomique, dont nous parlerons bientôt. C’est cependant un fait digne de remarque que les lois de l’équivalence chimique, uniquement basées sur des expériences et par là exemptes d’hypothèses, soient antérieures d’un quart de siècle à l’hypothèse qui les rend intuitives.

En généralisant comme l’a fait Richter, on arrive au raisonnement suivant : Soit A′, A″, A‴, etc. une série d’acides, et B′, B″, B‴, etc. une série de bases. En combinant chacun des acides avec une masse correspondante de chacune des bases, nous pouvons former autant de sels qu’il y a de combinaisons binaires entre ces corps. Nous partons d’une masse déterminée du sel A′ B′ que nous prenons comme unité. Alors il y a une masse déterminée, mais différente, du sel A″ B″ constituée de telle sorte que la quantité d’acide A″ qu’elle contient soit exactement suffisante pour saturer la base B′ du premier sel. D’après la loi de neutralité qui vient d’être exposée, la base B″ est en quantité telle qu’elle peut saturer exactement la quantité d’acide A′ du premier sel. Par conséquent, les quatre masses A′, A″, B′, B″ sont équivalentes les unes aux autres : les deux bases s’équivalent en ce qu’elles saturent exactement des masses égales de l’un quelconque des deux acides ; les masses des deux acides montrent la même équivalence à l’égard des bases. On peut dire aussi que la masse d’acide