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basique, symétriquement placées par rapport à la neutralité, la solution résultant du mélange de deux liquides neutres ne peut absolument être que neutre d’après le principe de raison suffisante. Mais voyons ce que Richter sut tirer de ce fait. Nous supposerons ici les sels composés d’acide et de base, comme on l’admettait au temps de Richter.

Nous ajoutons à une solution d’azotate de baryte une solution de sulfate de potasse, tant qu’il se forme un précipité de sulfate de baryte. L’azotate de potasse reste dans la solution, et la solution est neutre. Cela signifie que l’acide azotique de l’azotate de baryte mis en jeu dans ce déplacement possède exactement la masse qui était quantitativement nécessaire pour saturer la potasse provenant du sulfate de potasse. Si ce rapport n’était pas rigoureusement exact, la réaction au tournesol devrait révéler la présence d’un excès de potasse ou d’acide azotique dans la solution. Donc, quand deux sels neutres échangent réciproquement leurs acides et leurs bases, ou, en d’autres termes, éprouvent une double décomposition, c’est toujours dans un rapport tel que les sels nouveaux peuvent se former sans qu’aucune partie constitutive se trouve en excès ou en défaut.

On pourrait objecter que ceci n’est prouvé que pour les sels qui se décomposent réciproquement