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d’ammonium et celle de l’argent nécessaire à sa précipitation totale. Les différents échantillons de chlorure d’ammonium avaient été préparés par les procédés les plus différents que l’on put imaginer : néanmoins, on ne trouva pas à l’analyse de différence correspondante dans la proportion. Ces mesures, effectuées avec un soin extrême, ne comportant que des erreurs très faibles, confirmèrent la loi de constance de la composition chimique d’une substance donnée, et montrèrent qu’elle est indépendante de son histoire antérieure.

Une autre série de découvertes, qui donnèrent à toute la chimie scientifique des bases quantitatives, avait commencé à une époque antérieure à ce qui précède. La loi des proportions définies s’établit progressivement, de sorte qu’on ne peut préciser son origine ; au contraire, il s’agit ici d’une découverte faite à une époque déterminée par un savant bien connu. Cette découverte a eu d’ailleurs le sort de toutes les idées nouvelles importantes : elle n’attira pas, au moment de sa publication, l’attention générale, et ne fut pas jugée comme elle le méritait. On peut même dire que toute son importance n’a été bien comprise que dans ces derniers temps. Mais actuellement, il ne reste plus aucun doute : c’est l’œuvre d’un esprit génial et bien personnel, affranchi de la manière la plus originale des idées et de la science du passé.

Il s’agit de la découverte des poids équivalents