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vapeur, le résidu ne pourrait plus être de l’eau pure. On appelle hylotropes ces changements, qui peuvent se produire sans modification des propriétés du résidu et de la nouvelle phase. Les substances pures sont caractérisées par des transformations hylotropes, les solutions, au contraire, ne présentent pas de transformations hylotropes.

En second lieu, l’expérience nous apprend que les solutions donnent une ou plusieurs substances pures quand on les transforme partiellement en d’autres phases et que, après les avoir séparées, on traite ces phases par le même procédé. Ce mode d’opérer constitue, selon la nature des phases qu’il concerne, la distillation ou la cristallisation fractionnées, et on sait que toutes les séparations et toutes les purifications chimiques reposent sur des séparations de phases. Si on séparait, selon leurs propriétés, en leurs phases diverses, les différentes substances existant dans la nature sous forme de mélanges mécaniques, et, si, de celles de ces phases qui sont des solutions, on tirait les substances pures correspondantes, on n’aurait, en dernier, que des substances pures.

Mais une substance pure ne reste pas la même sous toutes les pressions et à toutes les températures. Par exemple, l’oxyde de mercure a, dans les conditions ordinaires toutes les propriétés d’une substance pure, mais, chauffé vers 400°, il se transforme en un gaz qui se comporte comme une solu-