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ple, le point de solidification et le point de l’ébullition de l’eau à la pression atmosphérique. Si on apporte ou si on enlève de la chaleur, ou si on modifie le volume, la première phase peut faire place progressivement à la seconde. Ici, deux cas sont possibles :

1o La transformation est complète à pression et à température constantes, — 2o il faut modifier constamment la température ou la pression pendant que s’effectue la transformation. Nous appelons substance pure une phase de la première espèce, solution une phase de la seconde espèce. Ainsi à la température constante de 0°, l’eau pure se congèle, la pression elle aussi restant constante, tandis qu’il faut refroidir de plus en plus l’eau de mer pour avoir un dépôt progressif de glace. De même, le point d’ébullition de l’eau pure, sous la pression atmosphérique reste constant jusqu’à la vaporisation de la dernière goutte, tandis que celui de l’eau de mer s’élève d’autant plus qu’il y a déjà plus d’eau vaporisée. Il s’y rattache une autre circonstance importante : le résidu de l’ébullition partielle de l’eau pure a conservé les propriétés de la substance primitive ; par exemple, son point d’ébullition n’a pas changé et par cela il rentre dans la définition. Par conséquent aussi, ce qui s’est vaporisé redevient, après la condensation, de l’eau pure avec les mêmes propriétés, car, si une autre substance s’était séparée sous forme de