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ment positif dans nos connaissances, ce n’est qu’un problème apparent. Voici donc le procédé : supposons le problème résolu, une quelconque des solutions possibles étant admise ; on cherchera ensuite quel changement effectif s’ensuivrait dans notre situation vis-à-vis de la question. S’il n’en est aucun, c’est le caractère d’un problème apparent.

À titre d’application, posons-nous la question suivante : le Monde a-t-il eu un commencement ou existe-t-il de toute éternité ? Essayons d’admettre qu’il a toujours existé : quel changement s’ensuivra-t-il pour moi ? Absolument aucun, pas plus que s’il avait une origine finie. J’ai donc le droit de l’affirmer : une solution du dilemme me venant d’une manière quelconque me serait indifférente ; il s’agit donc d’un problème apparent.

L’importance de la méthode se montre tout entière quand on cherche à résoudre la question de savoir ce que nous entendons par les mots justesse et vérité.

Nous répondrons encore : ce qui nous permet des conclusions vérifiables. Une théorie qui ne répond pas à cette nécessité n’a aucun intérêt positif pour nous ; son emploi ne peut être que stérile.

En appliquant ces considérations à notre sujet, on reconnaît que le point de vue énergétique peut nous mettre en garde contre les problèmes apparents. On admet actuellement, sans contestation, que l’Énergie est le seul lien général rattachant