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de ces propriétés : les forces appelées aussi impondérables d’après leur propriété négative. Les forces sont donc des objets indestructibles, changeants et impondérables. »

Ce premier exposé public de la doctrine de Mayer est l’expression directe de sa méthode ; son caractère essentiel est le besoin d’unité. Il ne constate aucune transition entre ces deux catégories, et cependant il ne peut se résoudre à les considérer comme des grandeurs d’une espèce toute différente, suivant l’usage de son époque.

La clarté avec laquelle il relève les concordances existantes atteint encore aujourd’hui les hommes de science partisans des anciennes théories. Beaucoup d’entre eux résistent à l’idée de considérer comme un objet la force ou l’énergie, pour donner à cette grandeur son nom moderne. Même, dans ces derniers temps, on a pu entendre ou lire des observations de ce genre : la Matière serait seule une réalité, l’énergie n’aurait, au contraire, aucune réalité ; son caractère serait purement subjectif. On démontre sans doute ainsi plus qu’on ne veut ces remarques indiquent que, dans l’esprit de leurs auteurs, l’énergie n’a même pas d’existence subjective, car s’ils cherchaient ses relations avec la réalité, ils ne pourraient pas exprimer de semblables opinions.

On sait que Mayer rendit pénible l’intelligence de sa pensée en se mettant en contradiction avec la