la faute fondamentale : de l’hypothèse des chocs moléculaires, il n’y a pas moyen de tirer de conclusions d’ordre expérimental plus ou moins vraisemblables, et dont l’exactitude pourrait être soumise au contrôle de l’expérience. Si défectueuse que puisse être l’image hypothétique d’un fait réel, elle doit au moins faire prévoir certaines relations encore inconnues, mais susceptibles d’être vérifiées expérimentalement. Il faut, en d’autres termes, que l’image établisse quelque lien entre le fait qu’elle représente et d’autres faits, et qu’elle nous fournisse l’occasion de contrôler si la relation pressentie existe réellement. Mais si l’image s’en tient uniquement au fait primitivement représenté, elle reste un mot vide et n’a aucune portée.
Telle est, précisément, la nature de la théorie mécanique de la catalyse. On peut bien imaginer comme on veut, des mouvements et des chocs, mais comment reconnaître si un corps à essayer comme catalyseur présente justement les mouvements, qui provoqueront la réaction d’un autre corps donné ? Là-dessus, aucun des nombreux défenseurs de l’hypothèse mécanique n’a jamais fourni la moindre indication. Aucune question précise, relative aux lois possibles de l’action catalytique, ne découle de cette hypothèse, et tout le problème reste, avec l’hypothèse, ce qu’il était avant elle.
Ce manque de fécondité pèse de la façon la plus