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de quelque façon que fût préparée l’eau pure.

On reconnut de même la différence qui existe entre une solution et une substance pure. Aujourd’hui encore, dans les laboratoires, on fait cette distinction d’une façon plus ou moins inconsciente, et le concept n’en a été systématiquement déterminé que tout récemment. Mais, depuis plus d’un siècle, par exemple, le chimiste, qui vient de découvrir une nouvelle préparation organique, considère toujours son produit comme impur, tant qu’il peut obtenir par distillation ou cristallisation fractionnée, une variation du point d’ébullition ou de fusion. Ce fait que la variation des propriétés est le critérium spécifique des solutions, et la fixité des propriétés celui des substances pures, est moins souvent et moins nettement exprimé que son importance ne l’exigerait. On range ce principe parmi ceux qui vont de soi et sur lesquels on n’a pas besoin de réfléchir plus longuement.

Mais ces considérations nous mènent à des idées toutes récentes que nous développerons dans le chapitre suivant. Auparavant, nous devons encore voir comment se sont formées les vues que nous avons actuellement sur les éléments et les combinaisons. Nous allons passer en revue les recherches qui ont établi, sous forme de loi générale, la dépendance réciproque des substances à l’égard de leurs préparations et de leurs transformations.

L’édification de la théorie de la combustion réa-