minés, et il existe une relation beaucoup plus étroite entre la substance et la propriété : la nature de la substance détermine la nature de la propriété.
Sans aucun doute, les espèces chimiques que l’on avait distinguées depuis les temps préhistoriques et dont la diversité était exprimée par des noms différents ont d’abord été saisies d’une façon aussi indéterminée et imprécise que les espèces végétales et animales. Aussi éprouvons-nous de grandes difficultés à fixer quelles sont les substances désignées par les noms que nous trouvons dans la littérature ancienne. Par exemple, le plomb et l’étain étaient encore confondus par les Romains, et Pline les décrit sous le nom de plomb noir et de plomb blanc, comme de petites variétés de même substance.
Il était extrêmement difficile de reconnaître que deux substances semblables étaient différentes, ou que deux échantillons représentaient la même substance, quand elles étaient obtenues de façons différentes. L’histoire des carbonates alcalins nous l’apprend nettement : jusqu’au commencement du xviiie siècle, le carbonate de potasse était désigné sous des noms différents, selon qu’il était obtenu en partant de la cendre, du tartre ou du salpêtre. Inversement, à cause de leurs réactions pour la plupart semblables, la potasse et la soude n’étaient pas considérées comme essentiellement différentes. Le premier, Stahl remarqua par hasard que, dans le sel marin, il paraissait y avoir une base autre