On est vite arrêté là, mais, dans une autre direction on a pu étendre beaucoup les cas où ces lois sont applicables, quand on eut reconnu que les ions obéissent exactement comme d’autres corps aux lois de la pression osmotique et de l’action de masse. Par là, tout ce qui se trouve dans des solutions salines était soumis aux lois de la mécanique chimique. On parvint ainsi à expliquer des faits nombreux, qui jusque-là étaient restés inexpliqués, que l’on avait observés comme des particularités sans lien entre elles, enregistrées purement et simplement dans les annales de la science. À côté des progrès généraux ou théoriques, on arriva aussi à des résultats pratiques : on réussit, en particulier, à donner une théorie suffisante et générale des réactions que l’on emploie pour l’analyse chimique qualitative et quantitative.
De ces progrès eux-mêmes, on ne peut donner, par des exemples, qu’une idée approximative, puisque, en fait, presque toute la chimie inorganique est aujourd’hui un champ d’application nouveau pour la partie de la mécanique chimique, qui traite des équilibres des ions, ou des équilibres électrochimiques.
Considérons d’abord la question de la force des acides et des bases, qui, historiquement, s’est posée en premier lieu, et autour de laquelle gravitent les autres problèmes qui nous intéressent ici. J’ai déjà dit que Thomsen montra d’abord comment