Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/234

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que chose se passe, il y a équivalence entre les quantités d’énergies qui apparaissent et celles qui disparaissent, mais il ne dit pas du tout que quelque chose doit se passer, il fixe seulement le bilan d’un fait. Ici intervient le second principe, qui établit la condition nécessaire pour que quelque chose se passe, par des considérations tout à fait semblables à celles que Carnot a appliquées à la chaleur.

Une différence de température détermine l’existence d’un phénomène calorifique ; une différence de tension électrique, celle d’un phénomène électrique, et une différence de pression, celle d’un phénomène mécanique correspondant. Une étude plus approfondie montre que, pour chaque sorte d’énergie, il est possible de déterminer une grandeur, qui a, pour cette sorte d’énergie, la même signification que la température pour la chaleur, et, par conséquent, les considérations de Carnot s’appliquent à toutes les sortes d’énergie. Il y a donc en particulier pour l’énergie chimique un potentiel chimique, qui est l’expression exacte de ce qu’on cherchait, sans le bien connaître, sous le nom d’affinité chimique. Par l’intermédiaire des poids, qui entrent en combinaison, ce potentiel chimique est en relation étroite avec la grandeur qu’on avait auparavant désignée sous le nom d’énergie libre, et pour qu’un phénomène chimique se passe, il faut qu’il existe une différence de potentiel chimique.