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organiques, mais elle semblait absolument en défaut dans le cas si important des solutions salines aqueuses. La pression osmotique, l’abaissement du point de fusion, et l’élévation du point d’ébullition, que l’on observait pour ces solutions, étaient toujours beaucoup trop grands. Pour des sels du type chlorure de potassium, les nombres trouvés étaient à peu près le double de ce qu’ils auraient dû être ; pour le sulfate de potassium et d’autres sels analogues, ils atteignaient presque le triple de leur valeur théorique. Pour des sels de même type, les écarts étaient de même grandeur.

Il n’y avait pas lieu d’admettre une polymérisation du corps dissous, qui aurait conduit au contraire à des valeurs trop petites de la pression osmotique et des grandeurs qui en dépendent. Il ne semblait guère qu’on pût songer à une dissociation, puisqu’il s’agissait des formules les plus simples qu’on pût écrire. Puisque la constante de la loi de van ’t Hoff avait la même valeur que la constante des gaz, on ne pouvait, pour obtenir des valeurs exactes relatives aux sels, supposer que les combinaisons organiques étaient polymérisées. En outre, les différents types de sels présentaient des écarts différents, ce qui rendait impossible un calcul uniforme. Bref, les contradictions étaient si grandes que van ’t Hoff avait dû les laisser sans explication, et que, pour exprimer l’allure bizarre de ces corps, il avait introduit un coefficient irra-