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perpétuel, on fut amené au plus grand progrès de la physique du xixe siècle : la découverte de la loi de la conservation de l’énergie ; de même, l’impossibilité de la transmutation des métaux a conduit à la loi de la conservation des éléments. Cette loi fondamentale de la chimie a une très grande importance pour la classification des combinaisons ; pourtant, elle n’a pas encore acquis une importance générale analogue à celle de la loi de l’énergie, et ne pourrait guère l’acquérir.

À côté de ces recherches infructueuses, les faiseurs d’or ou alchimistes réalisèrent des améliorations importantes en appliquant certains phénomènes chimiques à la métallurgie, à la fabrication du verre et à d’autres industries. L’attention des médecins fut attirée sur l’action énergique de certaines préparations inorganiques, en particulier sur celle des combinaisons de mercure et d’antimoine. De différents côtés, les connaissances chimiques de détail firent de rapides progrès. En face de ces faits, le concept d’élément, même corrigé par les chimistes arabes, se trouvait de plus en plus insuffisant. Les tentatives faites pour le modifier encore prenaient toujours la même voie, c’est-à-dire qu’on en conservait la forme propre, et qu’on cherchait seulement à le mieux adapter aux faits : ainsi les terres grasses et vitrifiables étaient regardées comme différentes de la terre ordinaire. Mais en même temps s’organisait une autre conception, à laquelle poussaient