façon simple que dans la conception de Davy. Ce travail de réforme fut fait dans l’intérêt de la chimie organique ; par suite, cette idée pénétra assez lentement dans les milieux où l’on s’occupait de chimie minérale et d’électrochimie, et où les vues de Berzélius régnèrent encore longtemps.
Daniell développa sa conception de l’ion dans une série de travaux consacrés à un fait particulier, les variations de concentration des solutions électrolytiques au voisinage des électrodes, c’est-à-dire aux places où se manifeste la décomposition, mais il ne réussit pas à l’éclaircir complètement. Les recherches de Wilhelm Hittorf, né en 1824, furent plus heureuses. Ce savant expliqua ces phénomènes et perfectionna la conception des conducteurs électrolytiques.
Si on part de l’idée fondamentale de Faraday, que l’électricité se meut avec les ions et traverse l’électrolyte, on peut se demander avec quelles vitesses ces mouvements s’effectuent. Ces vitesses doivent précisément se manifester dans les phénomènes que Daniell a étudiés. Soit K le cation et A l’anion d’un électrolyte. Si le cation seul se déplaçait, l’anion restant au repos, le passage du courant laisserait partout à l’anion sa concentration initiale ; de l’anode partirait une masse de cation déterminée par la loi de Faraday, et il y aurait à la cathode un excès correspondant de cation. Puisque les ions ne peuvent exister après s’être