contact la pile de Daniell, au lieu du couple de Volta, qu’on a pu traiter cette question d’une manière scientifique correcte.
Par son analyse des phénomènes électrolytiques, Daniell a jeté sur le concept d’ion une lumière, qui n’est pas moins remarquable. Comme on vient de le voir, la question des ions était résolue de façon univoque dans le cas des sels composés binaires. Daniell, rejetant la différence alors admise entre les sels halogénés et les sels oxygénés, revint à l’opinion déjà défendue par Davy, que, même dans les sels oxygénés, le métal forme un des ions, et, l’ensemble des éléments, le second ion. D’après la théorie couramment admise, qui était surtout due à Berzélius, le sulfate de magnésium Mg SO4 est formé de la base Mg O et de l’acide SO3, et il fallait nécessairement aussi regarder comme base et acide les anhydrides des deux corps Mg (OH)2 et H2 SO4. D’après Davy et Daniell, au contraire, les composants du sel sont le métal Mg et le groupe SO4, le sulfanion, comme disait Daniell, le sulfation, comme nous disons aujourd’hui.
Fait très remarquable, à peu près vers le même temps, on fut amené par des considérations purement chimiques à remplacer la théorie des acides oxygénés de Berzélius par celle des acides hydrogénés de Davy. Liebig montra d’une façon convaincante, que les rapports compliqués des acides polybasiques ne pouvaient se représenter d’une