se dégage à un bout, comment l’hydrogène peut-il apparaître immédiatement à l’autre bout ? On ne pouvait admettre qu’il se glissât d’une façon quelconque dans toute la longueur du liquide, et on reconnut que l’on pouvait, sans empêcher le dégagement des gaz, intercaler, dans l’intervalle, d’autres conducteurs de deuxième classe quelconques, même de ceux qui réagissent avec l’hydrogène ou l’oxygène.
Theodor von Grotthus (1785-1822) chercha le premier à résoudre cette énigme, et, à vingt ans, publia la théorie qui a gardé son nom. Selon lui, les atomes devaient s’arranger en chaînes formées alternativement d’oxygène et d’hydrogène, sur lesquels la charge électrique des conducteurs métalliques agit par induction. Un jeu de combinaisons et de décompositions, analogues à la chaîne du quadrille, nous permet de concevoir que les éléments se séparent seulement sur les conducteurs métalliques, tandis qu’à l’intérieur du liquide, une décomposition fait place immédiatement à une recombinaison, de sorte que le liquide n’est en somme pas modifié.
Si cette théorie, qui fut très longtemps en faveur, présente des parties caduques, elle en a d’autres qui sont durables. Surtout, elle contient cette idée remarquable que, si les éléments d’un conducteur décomposable se déplacent les uns par rapport aux autres, les uns en voyageant dans le sens du