dans leurs combinaisons les plus simples, et il appartenait à la recherche ultérieure d’établir dans quelle mesure la variété de la nature pouvait s’expliquer par les nuances diverses de ces propriétés.
Les Arabes, qui prirent la tête du mouvement après le déclin des civilisations grecque et romaine, reconnurent d’abord que le choix des propriétés élémentaires d’Aristote n’était pas heureux. Les expériences de chimie indiquèrent bientôt d’autres classes naturelles ; en particulier, par leur importance technique et économique, les métaux réclamèrent une place spéciale dans la classification scientifique. Les savants arabes renoncèrent alors à la belle symétrie d’Aristote, et, pour mieux représenter les résultats de leurs expériences, choisirent d’autres types d’éléments. Le mercure symbolisa le métal, et le soufre personnifia une autre propriété capitale, la combustibilité. On conserva la terre comme étant le type le plus convenable des minéraux non métalliques, et on prit le sel pour représenter la solubilité dans l’eau et l’action sur le goût et sur d’autres corps. Mais, dans tous ces systèmes, il faut bien distinguer des éléments idéaux les corps réels qui portent le même nom, et on ne doit pas confondre, avec le soufre et le mercure ordinaires, le soufre et le mercure philosophiques.
Si l’on veut comprendre l’évolution de la chimie à cette époque, il ne faut pas oublier ce point de vue scientifique qui consiste à regarder les pro-