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métaux à un liquide, et que la tension ne pouvait guère dépasser un volt. D’autre part, la polarisation, qui prend naissance dans les électrolyses ordinaires et les entrave, est du même ordre de grandeur. Par conséquent, on ne réalisait jamais d’électrolyses régulières, et il était très difficile de démêler, dans les phénomènes peu marqués que l’on observait ainsi, une relation avec les phénomènes chimiques.

Alessandro Volta, le physicien de génie qui, développant l’expérience de Galvani sur la grenouille, en avait fait la brillante théorie de la production de l’électricité par contact, fermait les yeux sur les phénomènes chimiques auxquels il se heurtait constamment dans ses expériences. L’oxydation de ses plaques de zinc lui apparaissait tout au plus comme une réaction accessoire gênante, qui le forçait sans cesse à les nettoyer : il n’y voyait pas une partie essentielle du phénomène. Il était réservé à Johann-Wilhelm Ritter (1776-1810) de faire cette découverte fondamentale, que la série des tensions des métaux, si ingénieusement établie par Volta, n’était pas différente de la série d’oxydation de ces métaux : à l’extrémité positive, se trouvent les métaux qui s’oxydent avec le plus de facilité, à l’extrémité négative, les métaux nobles, et, dans l’intervalle les autres sont rangés exactement dans l’ordre où ils se précipitent respectivement de leurs solu-