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de la stéréochimie, et j’y vois une contradiction de principe, car nous ne pouvons recourir ici à la transposition moléculaire qui, ailleurs, nous a été si utile, puisque, par principe, la modification ne peut jamais donner qu’une combinaison racémique, et non la combinaison active inverse. On ne peut naturellement pas prétendre que la difficulté est insoluble, mais une solution sérieuse, quelle qu’elle soit, pourrait bien ébranler ou modifier complètement les bases actuelles de la stéréochimie.

Dans tout ce chapitre, j’ai employé sans réserve l’hypothèse atomique et moléculaire, car c’est la seule façon d’exprimer les rapports que j’ai exposés, et je n’aurais pu être compris si j’avais essayé d’en introduire et d’en appliquer un autre. Jusqu’à présent, je me suis efforcé d’extraire de leur enveloppe hypothétique les rapports des faits eux-mêmes, et de les présenter sous forme de relations fixes entre des grandeurs que l’on puisse mesurer et montrer. Je suis donc naturellement amené à me demander s’il y a moyen d’en faire autant pour le concept de constitution en chimie organique. Quand, en causant avec des amis, je disais que la notion d’atome n’était pas indispensable pour représenter et comprendre les faits fondamentaux de la chimie, on me répondait presque toujours : mais les rapports des combinaisons organiques ne peuvent être exposés sans