entrée dans l’enseignement élémentaire de la chimie organique.
En suivant jusqu’à nos jours le sort des théories chimiques, voici ce qu’on observe régulièrement. D’abord une théorie se développe pour représenter par des modifications d’un certain schéma la variété des combinaisons existantes. Naturellement on choisit un schéma qui s’accorde avec les faits connus, aussi toutes les théories expriment-elles plus ou moins complètement l’état de la science à leur époque. Mais la science s’accroît sans cesse ; nécessairement, il se produit tôt ou tard un désaccord entre la multiplicité réelle des faits observés et la multiplicité artificielle de la théorie. La plupart du temps, on essaie d’abord de plier les faits si la théorie, dont il est plus facile d’embrasser d’un coup d’œil toutes les possibilités, ne peut plus rien céder. Mais les faits sont plus durables et plus résistants que toutes les théories, ou, tout au moins, que les hommes qui les défendent. Et ainsi il devient nécessaire d’élargir convenablement la vieille doctrine ou de la remplacer par de nouvelles idées mieux adaptées. À la lumière de la théorie nouvelle, on peut bientôt prévoir d’autres faits encore inconnus, mais analogues ; ces prévisions se trouvent régulièrement confirmées de façon surprenante, et cet état dure plus ou moins longtemps, suivant que l’adaptation a été plus ou moins heureuse. Mais il vient un