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par une lente élaboration rappelant au chimiste la purification des corps par des cristallisations successives, qui leur enlèvent peu à peu les impuretés apportées par le milieu où ils se sont d’abord formés. L’histoire de la science montre que l’épuration complète des concepts est, par essence, un travail d’une durée illimitée, tout comme la théorie indique qu’il est impossible de préparer un corps absolument pur. Nous ne pouvons atteindre l’absolu dans le fini : voilà pour l’auteur un des plus précieux résultats qu’on ait obtenus, en appliquant à la théorie de la connaissance les méthodes de la critique historique.

Ce livre est une pierre apportée à l’histoire de la chimie, mais c’est aussi une contribution à l’histoire générale de la Science. Étudiant spécialement, depuis quelque temps, la psychologie des savants, Ostwald est de plus en plus convaincu que, dans l’histoire de la Science, on peut saisir les lois générales des phénomènes historiques plus facilement que dans la trame embrouillée de l’histoire universelle, et, à ce point de vue, son livre, dépassant le cercle un peu restreint des chimistes de profession, s’adresse à tous ceux qu’intéresse le développement de l’humanité.

Je suis heureux de pouvoir exprimer ici toute ma reconnaissance à mes collègues et amis, MM. Muller et Verain, pour l’aide éclairée qu’ils ont bien voulu m’apporter dans mon travail.