Page:Ostwald - L’Évolution d’une science, la chimie, 1909.djvu/101

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’exige la théorie d’après laquelle les influences catalytiques accélèrent ou ralentissent les deux phénomènes, combinaison ou décomposition.

Une autre question, qui se présente immédiatement, est celle de l’exactitude de la loi de Gay-Lussac. La loi des poids équivalents et la loi de Faraday se sont montrées si exactes qu’on n’a pas réussi, jusqu’à présent, à les trouver en défaut ; au contraire, la loi de Dulong et Petit n’est que grossièrement approchée et on a généralement reconnu que les diverses lois relatives à la conservation des grandeurs de capacité représentent les résultats expérimentaux avec des approximations très différentes. La loi générale des gaz ne s’applique pas exactement aux gaz réels, qui s’écartent tous, chacun à leur façon, de la relation simple représentée par l’équation p v = R T. Cette équation ne correspond donc pas à un gaz réel, mais bien à un gaz idéal, et cela paraît nettement fixer le rôle de la loi de Gay-Lussac : ce n’est pour les gaz réels qu’une loi approchée, une loi-limite.

Cependant la cause n’est pas tout à fait désespérée ; et précisément ce nom de loi-limite marque le point qui nous laisse encore quelque espoir de trouver la loi exacte. L’expression loi-limite signifie que la loi s’applique d’autant mieux qu’on se rapproche davantage d’une certaine limite et que, à cette limite, la loi serait rigoureusement exacte. Nous savons par les mathématiques que les limites