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17 Cet homme parlait encore, lorsqu’un autre vint et dit : Les Caldéens, rangés en trois bandes, se sont jetés sur les chameaux et les ont pris, et ils ont passé les serviteurs au fil de l’épée ; et je suis échappé moi seul pour te le rapporter.

18 Cet homme parlait encore, lorsqu’un autre vint et dit : Tes fils et tes filles mangeaient et buvaient dans la maison de leur frère aîné ;

19 et voici, un grand vent s’est levé au delà du désert, qui a donné contre les quatre coins de la maison, si fortement qu’elle est tombée sur ces jeunes gens, et ils sont morts ; et je suis échappé moi seul pour te le rapporter.

20 Alors Job se leva, et il déchira son manteau, et il rasa sa tête, et se jetant par terre il se prosterna devant Dieu ;

21 et il dit : Je suis sorti nu du ventre de ma mère, et j’y retournerai nu. L’Éternel l’avait donné, l’Éternel l’a ôté : que le nom de l’Éternel soit béni !

22 Dans toutes ces choses, Job ne pécha point, et il n’attribua rien de mal convenable à Dieu.



Job, frappé d’un grand ulcère, est visité par ses amis.


1 Or, il arriva encore un jour, que les enfants de Dieu étant venus pour se présenter devant l’Éternel, et Satan aussi étant entré parmi eux, pour se présenter devant l’Éternel,

2 l’Éternel dit à Satan : D’où viens-tu ? Et Satan répondit à l’Éternel : Je viens de courir çà et là par la terre, et de m’y promener.

3 Et l’Éternel dit à Satan : N’as-tu point considéré mon serviteur Job, qui n’a point d’égal sur la terre, cet homme intègre et droit, qui craint Dieu et qui se détourne du mal ? Tu vois comme il garde encore son intégrité, et, cependant, tu m’as incité contre lui pour l’engloutir sans sujet.

4 Et Satan répondit à l’Éternel, disant : Chacun donnera peau pour peau, et tout ce qu’il a, pour sa vie.

5 Mais étends maintenant ta main, et touche ses os et sa chair, et tu verras s’il ne te maudit pas en face.

6 Et l’Éternel dit à Satan : Voici, il est en ta main ; prends seulement garde de toucher à sa vie.

7 Ainsi, Satan sortit de devant l’Éternel, et frappa Job d’un ulcère malin, depuis la plante du pied jusqu’au sommet de la tête.

8 Et il prit un morceau de pot de terre pour se gratter, et il était assis dans la cendre.

9 Et sa femme lui dit : Tu conserveras encore ton intégrité ? Bénis Dieu et meurs.

10 Et il lui répondit : Tu parles comme une femme insensée. Quoi ! nous recevrons les biens de la main de Dieu et nous n’en recevrons point les maux ? Dans toutes ces choses, Job ne pécha point par ses lèvres.

11 Or, trois des intimes amis de Job, Eliphaz Thémanite, Bildad Sçuhite, et Tsophar Nahamathite, ayant appris tous les maux qui lui étaient arrivés, partirent chacun du lieu où ils étaient, et convinrent ensemble d’un jour pour venir s’affliger avec lui et pour le consoler.

12 Ces amis levant de loin leurs yeux, ne le reconnurent point, et élevant leur voix, ils pleurèrent et déchirèrent chacun son manteau, et répandirent de la poudre sur leurs têtes, en la jetant en l’air vers les cieux.

13 Et ils s’assirent à terre avec lui, pendant sept jours et sept nuits, et nul d’eux ne lui dit aucune parole ; car ils voyaient que sa douleur était fort grande.



Plaintes criminelles de Job sur ses afflictions ; il maudit le jour de sa naissance.


1 Après cela Job ouvrit sa bouche et maudit son jour ;

2 et prenant la parole, il dit :

3 Que le jour auquel je naquis périsse, et la nuit en laquelle il fut dit : Un homme est né.

4 Que ce jour-là ne soit que ténèbres ; que Dieu ne le recherche point